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2023 : une année d’apprentissages et de résilience pour Captain Alternance

La saison dernière, le monocoque Class40 Captain Alternance, dont le CCCA-BTP est partenaire sous la bannière « La Construction », a échappé à la destinée de nombre de ses semblables : l’abandon de course. Malgré les avaries et les blessures, l’équipage de Captain Alternance a conservé une détermination intacte. À quelques heures du départ de la première transat 2024, ses deux skippers Keni Piperol et Thomas Jourdren reviennent sur les enseignements humains et techniques de deux années sur le premier Class40 recyclable.

Une coque et une grand-voile à dominante bleu marine, des safrans jaune fluo, une mascotte féline : au port larmorien de Kernével, au sud de Lorient, Captain Alternance est aisément identifiable. Pourtant, ce n’est plus le même bateau. « À l’issue de la transat Jacques Vabre en octobre dernier, nous avons pris la décision d’engager le processus de recyclage du 174 comme nous nous y étions engagés. Chaque pièce en résine thermoplastique va être transformée et réutilisée », explique Keni Piperol, le skipper principal. Toujours aux couleurs de Captain Alternance, le Class40 qui s’apprête à prendre le départ de la Niji40 affiche une nouvelle allure et un nouveau numéro, le 190.

Tirer des bords… et des leçons

Après deux ans de navigation dont deux traversées de l’Atlantique, la première version de Captain Alternance, amarrée en Guadeloupe, se prépare à une seconde vie. « Nous n’avions aucun point de référence puisque le 174 est un prototype, souligne le Guadeloupéen. Chaque course nous a permis de l’améliorer au fur et à mesure. Nous avons par exemple spatulé l’étrave(1), afin de retarder le moment où elle plantait dans la vague ». L’emploi d’une nouvelle mousse à plusieurs emplacements sur la coque l’a rendue plus résistante. « Ce sont autant d’évolutions que nous allons conserver et intégrer sur le prochain bateau », insiste Keni. Le constat est partagé par le co-skipper Thomas Jourdren, qui rappelle que « la course au large est un sport mécanique. La fiabilisation des machines est un enjeu constant. »

Le jeune breton de 21 ans qui est passé de préparateur à co-skipper en 2023 ne retient “que du positif”. Tant sur le plan technique que tactique, le navigateur a fait le plein d’expérience. « La Jacques Vabre nous a montré qu’il fallait mettre un maximum d’engagement les premiers jours pour être dans le bon paquet. » En compétiteur assumé, il se projette en animateur de course, audacieux dans ses décisions. Captain Alternance peut compter sur la complémentarité d’un équipage qui a trouvé son rythme de croisière. « On se connaît bien maintenant, note Thomas. Nous n’avons pas besoin de beaucoup nous parler. On s’observe et on se comprend. »

Cette connaissance mutuelle se double d’un soutien sans faille. Malgré une déchirure des ligaments de la cheville droite lors de la première nuit de course de la Jacques Vabre, Keni a pu s’appuyer sur Thomas et une combativité inaltérable pour mener Captain Alternance en Guadeloupe. « Je n’ai pas pu montrer tout mon potentiel, et même si nous finissons en milieu de classement, je garde un petit goût amer ». Désireux de prendre sa revanche, Keni a dû faire preuve de résilience. « Moralement, cette blessure a été difficile, avoue-t-il. Mais le soutien de mes proches et des partenaires m’a permis de tenir le choc. » Patient, résilient, persévérant, Keni garde le cap. Direction Marie-Galante, l’île natale de son père.

(1) – Spatuler l’étrave : affiner l’avant du bateau
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