Travaux publics : construire des routes plus durables
La transition écologique du transport routier ne passe pas uniquement par les voitures électriques ou les transports collectifs. Les travaux publics y jouent aussi un rôle essentiel : en repensant la façon dont on construit, entretient ou rénove les routes, le secteur réduit progressivement l’impact de ces infrastructures sur l’environnement.
Un réseau vaste, des enjeux importants
En France, le réseau routier s’étend sur plus d’un million de kilomètres, dont 12 000 kilomètres d’autoroutes. L’entretien, la construction et la rénovation de ces infrastructures mobilisent d’importantes ressources naturelles, en particulier des granulats, du bitume et de l’eau. Selon la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), le secteur représente environ 3,5 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, principalement liées à la production de matériaux.
Les routes sont aussi concernées par l’artificialisation des sols. Les infrastructures de transport compteraient pour environ 30 % des surfaces artificialisées en France, sur un total de 9 % à 10 % du territoire national (Université Gustave-Eiffel, 2023).
Des solutions techniques pour construire plus durable
Face aux enjeux climatiques, les entreprises des travaux publics accélèrent leur transition. En 2023, près de 24 % des enrobés produits étaient issus du recyclage, un chiffre en hausse continue ces dernières années (Routes de France, 2024). Le recyclage à froid in situ, qui permet de réutiliser les matériaux directement sur le chantier sans transport ni chauffage, séduit de plus en plus de maîtres d’ouvrage. D’autres solutions émergent, comme les liants biosourcés, les enrobés tièdes, ou encore le recours à des engins moins polluants.
Mais cette transformation n’est pas seulement technique. Elle implique une nouvelle manière de penser les chantiers : mieux planifiés, mieux mesurés, plus sobres.. De plus en plus d’entreprises s’engagent dans des démarches RSE, obtiennent des labels environnementaux ou répondent à des appels d’offres intégrant des critères de performance carbone.
Des métiers en transition qui ont du sens
Cette dynamique transforme les pratiques… et les métiers. Le conducteur d’engins apprend à manier des machines plus économes et moins polluantes. Le géomètre-topographe utilise des outils numériques pour préparer des chantiers plus précis et mieux coordonnés. Le constructeur de routes ou le constructeur de réseaux de canalisations intègrent des techniques nouvelles, comme le recyclage des matériaux ou l’utilisation d’enrobés tièdes.
Autant de métiers en pleine évolution, pour celles et ceux qui souhaitent agir à leur échelle pour la transition environnementale.