Ce samedi, la tension était palpable ! Pour la dernière ligne droite de la compétition, les compétiteurs ont dû accélérer encore leur tempo pour finir leur ouvrage, tout en soignant les finitions… Jusqu’au coup de sifflet final !
Sur le stand menuiserie
« Humainement et professionnellement, cette compétition est grandiose ! » Aujourd’hui expert métier en menuiserie, Anthony Chatelain a connu les grands frissons des minutes précédant la fin des compétitions. Champion du monde en 2017 à Abu Dhabi, il est aujourd’hui à jamais attaché à la famille des WorldSkills. « Je dois ma médaille d’or à toute une équipe derrière moi, qui m’a fait grandir dans le métier », confie-t-il. L’expert sait à quel point la dernière journée peut être décisive. « Aujourd’hui, pour la réalisation du piétement du miroir de coiffeuse, l’assemblage est technique, avec une courbe, les compétiteurs doivent rester lucides, tout en gérant le temps. » Très représentative de la menuiserie traditionnelle, l’épreuve aura fait appel à la précision des compétiteurs dans leurs gestes métier, mais aussi à leur vision dans l’espace. « Un bon menuisier maîtrise parfaitement la géométrie dans l’espace : l’étape de l’épure, le premier jour, est également primordiale », explique Anthony Chatelain, qui conclut : « quoi qu’il arrive, on sort grandit des WorldSkills ! »
Direction la plâtrerie et constructions sèches
Ici aussi, l’ultime journée est également exigeante. Après un speed module consistant à poser des moulurations et réaliser un enduit teinté, les jeunes ont terminé la compétition en réalisant un sujet libre, de véritables sculptures en plâtre ! « Ils se font plaisir : nous souhaitions faire appel à leur créativité », explique Gildas Moroux, qui se réjouit : « ce groupe de jeunes est génial, à travers eux, nous avons valorisé notre beau métier ! » La compétition WorldSkills est en effet l’occasion de mettre en avant le savoir-faire d’un métier offrant de belles opportunités professionnelles. « Pour attirer et fidéliser, les entreprises de plâtrerie et constructions sèches ont largement travaillé sur les conditions de travail et l’innovation, avec de nouveaux outils comme des lève-plaques ou des exosquelettes », explique Gildas Moroux, qui conclut : « Les salaires sont bons, et nous travaillons sur des chantiers très diversifiés, de la maison au monument historique. En résumé, nous avons le plus beau des métiers ! »
En aménagement urbain et réseaux de canalisations : une épreuve grandeur nature
Pavés au cordeau, joints soignés, scellement de grilles, gabion bien posé, gazon déroulé, gravillons tassés, sable stabilisé et touches paysagères : les trois dernières heures, intégralement consacrées aux finitions, ont mis chaque binôme en aménagement urbain et réseaux de canalisation au défi d’être précis tout en gardant du rythme. Un seul cap guidait les équipes : finir l’ouvrage et qu’il soit beau à regarder. « C’est une étape cruciale : la finition est très importante dans nos métiers. Il faut qu’à la fin l’ouvrage plaise au client et aux usagers, sans imperfection et praticable », note Franck Galant, expert national.
Cette 48e édition de la compétition marquait un virage : finies les maquettes isolées, place à un chantier grandeur nature. Répartis sur deux lignes, les binômes réalisaient chacun une portion de 3 × 6 m d’allée piétonne-cyclable, agrémentée d’un banc en gabion et d’un robinet d’eau potable. « En concevant le sujet, je voulais montrer de manière plus évidente ce que font les professionnels des travaux publics au quotidien : une réalisation révélatrice de notre métier, explique Franck Galant. Je souhaitais quelque chose de représentatif et, surtout, travailler main dans la main, réseaux de canalisation et routes, pour montrer cette cohésion. Les entreprises sont aujourd’hui plus multi-activités : rassembler ces savoir-faire rend l’épreuve plus juste… et plus exigeante. »
