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Dernière ligne droite, dernière épreuve

Ce samedi, Eurexpo vibrait au rythme des cornes, des cloches et autres claquements de bois sonnant la fin des épreuves. À l’issue d’une ultime journée très exigeante, les compétiteurs avaient du mal à contenir leur émotion face à une foule de supporters gonflés à bloc. Ces quatre jours de finales mondiales des WorldSkills nous auront décidément offert du très grand spectacle !

Retour sur la fin des épreuves de la compétition sur le pôle Construction

Peinture et décoration, coup de sifflet final

C’est la toute dernière minute avant la fin de l’épreuve et Quitterie Ducournau ne lâche rien. Son pinceau semble collé au mur, elle peaufine les aplats colorés des lettrages du logo figurant Lyon.

Seuls deux candidats ont terminé tous les modules avant que la cloche ne retentisse. « Après, ce n’est pas tout de terminer, il faut que la qualité soit au rendez-vous ». Dans le public, Mathilde Mortier en sait quelque chose, elle a représenté la France en peinture et décoration à la compétition mondiale WorldSkills Kazan en 2019. Elle coache Quitterie depuis maintenant un peu plus d’un an. « L’épreuve est particulièrement complexe cette année ». Pour preuve, les organisateurs ont rajouté in extremis une demi-heure à la compétition ce matin : l’épreuve a démarré un quart d’heure avant l’heure annoncée et s’est terminée un quart d’heure après. Malgré ça, 21 des 23 compétiteurs n’ont pas pu terminer tous les modules de l’épreuve. Il sera bien difficile alors de les départager.

Pour l’heure, l’émotion est à son comble. Quand la cloche sonne, Quitterie descends de son escabeau et tombe dans les bras de son expert métier, Philippe Paillard. Petit craquage. Le public, venu en masse scande son nom. Les larmes sont au bord de bien des yeux. Il faut dire que Quitterie est une candidate qui a cristallisé beaucoup d’enthousiasme, elle est la seule compétitrice femme du secteur de la construction.

Fin des épreuves en plomberie et chauffage

Une ambiance du tonnerre pour la fin des épreuves en plomberie et chauffage. Mais Axel Bezias est resté dans sa bulle jusqu’à la dernière seconde. Très calmement, il a procédé aux derniers réglages et vérifications de son installation sanitaire et chauffage réalisée en 22 heures.

Et au coup de sifflet final, Axel explose de joie et enlace son expert métier, Nicolas Coindet, qui est aussi son maître d’apprentissage. « Je suis ému de finir cette épreuve. J’ai pensé à tous ceux qui m’ont aidé et soutenu pendant ces deux dernières années, confie Axel. J’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser cette maquette. Le sujet était intéressant, c’est un concentré de tout ce qu’on fait en entreprise ; j’ai réussi à faire le sujet dans les temps. Je suis fier quand je regarde mon installation. Il y a deux ans, quand j’ai commencé à m’entraîner, je n’aurais jamais pu faire tout ça dans les délais. »

Sur le stand carrelage : des larmes et de la joie

« Là, il lui faudrait un accélérateur de séchage de joints ! », à dix minutes de la fin de la compétition, le public massé devant le stand retient son souffle. Depuis mercredi, Ticiano Mouazan a réalisé un sol carrelé, un espace douche avec son banc, sa mosaïque et sa niche, un espace lavabo avec son receveur carrelé posé sur un plan incliné. Rien de moins.

Ces derniers instants semblent décisifs tellement la tension est à son comble. Ticiano, ultra-concentré, nettoie les traces de joint. D’un mouvement un peu vif, il emporte un peu de matière entre deux carreaux. Il reste trois minutes. Posément, il répare le geste malheureux.

13 heures. L’épreuve est terminée. Davy Rézeau, l’expert métier WorldSkills France en carrelage, drape son candidat dans le drapeau français. Difficile de dire lequel des deux est le plus ému. Quoi qu’il en soit, la palme de l’émotion revient ici à la maman et la grand-mère du compétiteur : pressées contre la barrière, elles ne peuvent retenir leurs larmes de joie et de soulagement.

Sur le stand menuiserie : on touche du bois pour le compétiteur français !

Benoît Dessioux, le compétiteur en menuiserie, a terminé la compétition au son des cloches, ovationné par le public et par son expert métier, presque aussi ému que lui !

Fin des épreuves en installations électriques

Stand charpente, un solide espoir français !

Les charpentiers ont fini leur compétition au son de la Marseillaise ! Favori de l’épreuve, le français David Clémencin a attiré une foule qui a mis le feu au stand charpente. Une ambiance digne des JO !

« Nous sommes les Français et nous allons gagner ! » Les supporters de David Clémencin étaient optimistes à quelques secondes du claquement de bois final chez les charpentiers ! À commencer par sa famille, venue en nombre… « Il est allé jusqu’au bout, nous sommes si fiers de lui ! On vise l’or. » Isabelle Lespinasse, la mère du jeune compétiteur, avait du mal à contenir son émotion. Son fils également ! Mais il a rapidement repris ses esprits pour entamer une séance de poses photo avec le drapeau français, avant de partir serrer la main à tous ses adversaires.

« Il nous a dit qu’il n’aurait pas pu mieux faire », confie Isabelle Lespinasse. Favori, ce charpentier au parcours de haut vol pourrait ainsi ramener la médaille d’or à la maison. En attendant, sa maman ramènera sa belle structure, dès ce soir. « J’ai pris la remorque : on va stocker la structure à l’abri chez nous. Un jour il la terminera, peut-être pour l’aménager en cabane pour ses enfants ! ».

Sur le stand plâtrerie et construction sèche : intense jusqu’à la dernière seconde

« Il n’est pas en avance mais il n’est pas en retard ». Dans le public, les soutiens d’Axel Laumont sont un peu tendus. À huit minutes de la fin, le compétiteur français en plâtrerie et construction sèche vient de fixer un moulage de tour Eiffel sur son module « free style ». Aura-t-il le temps de faire les finitions ?

Sa pièce est très impressionnante : une carte de France taillée sur une plaque de plâtre, sur laquelle sont insérés deux moulages : la tour Eiffel donc, et un bas-relief effet pixel de Marianne. Cerise sur le gâteau, sur le côté droit, il a apposé une applique rétro éclairée, moulage du logo des WorldSkills. Le compétiteur français est un sérieux prétendant à l’or, comme le candidat chinois. Plus réels et sonores que les bruits de couloir, les compagnons du Devoir et du Tour de France sont venus nombreux de la maison de Lyon pour soutenir leur camarade.

15 heures, heure annoncée de la fin de la compétition. Rien ne se passe. Bruissement dans la foule : la compétition est prolongée jusqu’à 15 h 30. Axel est une pile, rien ne l’arrête. Le public est à son image, intense.

15 heures 30. Le public déchaîné gagne haut la main le concours de l’applaudimètre, face à un Axel Laumond qui irradie de bonheur. Une bière lui est tendue par le public. « La première depuis au moins six mois », commente un de ses amis.

Sur le stand maçonnerie : une fin d’épreuves dans la liesse

Contrôler les alignements, les aplombs, affiner les joints, nettoyer la maquette… Simon a trouvé le temps pour finir dans les temps la dernière maquette de l’épreuve avant le coup de sifflet final. Simon ! Simon !… Les cris de joie et les applaudissements des supporteurs français n’ont pas cessé avant et après le coup de sifflet final.

Très ému, Simon est très fier des trois maquettes réalisées. « Il y avait 290 briques à manipuler pour le troisième module. Je n’ai jamais réalisé une maquette aussi longue, mais j’ai réussi à tenir mon planning et j’ai pu contrôler mes points de correction », se félicite Simon.

En construction béton armé « on a tout donné »

Le stand de compétition en construction béton armé a vibré au coup de sifflet final. Aurélien Nantas et Anthony Aimonetto ont tout donné pour finir au mieux le troisième module : la réalisation d’un coffrage avec des panneaux manuportables. « Il manque quelques petits éléments que l’on n’a pas eu le temps d’installer, mais on a essayé de prendre le maximum de points. Nous avons beaucoup transpiré. On est épuisé, mais on a pris beaucoup de plaisir pendant ces trois jours », confie Aurélien et Anthony. Le binôme français est satisfait de la réalisation du coffrage traditionnel avec le coulage du béton. « Le décoffrage s’est bien passé, c’est toujours une étape délicate. L’aspect esthétique du béton nous plaît », poursuit Anthony.

Ca chauffe chez les métalliers !

Ce samedi, les compétiteurs en métallerie sont restés dans leur bulle pour achever leur ouvrage : une mini-éolienne, complexe à réaliser. « Le sujet fait appel à toutes les facettes de notre métier : le DAO -Dessin assisté par ordinateur-, le découpage des pièces, le formage -pliage et roulage- et l’assemblage, par vis ou soudure », explique Lucas Goetschy, l’expert métier WorldSkills France en métallerie. Il s’agit également de rester attentif à la fonction, le mouvement de la pièce.

Fin des épreuves en construction digitale 

Sur le stand taille de pierre : le français a largement dompté le chrono !

9 h 40. À quelques heures seulement de la fin des épreuves, alors que les compétiteurs allemand, autrichien et suisse s’affairent encore au marteau pneumatique ou au ciseau, Mikaël Rebelo Pereira assemble les pièces de sa maquette, une fontaine constituée d’un bassin, un fronton et un fleuron.

Le jeune français vient de terminer, 20 minutes avant que la cloche n’annonce la fin de l’épreuve ! Ses amis tailleurs de pierre se massent de l’autre côté de la vitre de son poste de travail. Ils viennent de toute la France pour célébrer la fin de ces quatre jours si éprouvants.

Le suspens a pris à 16 h 30, avec l’annonce du podium mondial en taille de pierre. Mikaël Rebelo Pereira décroche l’or ! Les supporteurs venus nombreux ont laissé exploser leur joie, avec les cris de la victoire, sur le rythme soutenu des applaudissements.

Une médaille d’or française en couverture métallique

« Je suis vraiment surpris, je pensais être 2e ou 3e, c’est énorme ! ». Une explosion de joie et la Marseillaise ont retenti du côté du stand de la couverture métallique, métier en présentation, quand Sam Grignon a décroché l’or lors de la remise des médailles, ce matin, de la mini-compétition, dont le CCCA-BTP est partenaire.

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